3° BATAILLON PROMOTION VICTOIRE DE LA MARNE |
SOMMAIRE |
CHANT PROMOLa Champagne résonne sous les pas des Uhlans
Des orages d'acier s'abattent sur nos rangs
Les morts de Charleroi hantent encore les esprits
La défaite déjà se dessine sur Paris (bis)Refrain :
Vainqueurs de la Marne, soldats et officiers,
Acceptez cet hommage de notre bataillon.
Fidèles à votre image nous sommes vos héritiers (bis).Au coeur de la tourmente l'armée va reculer
Dans la tristesse d'automne elle paraît s'enliser.
Mais à l'appel de JOFFRE soudain les clairons sonnent
Annonçant la victoire que la Patrie ordonne (bis).(Refrain)
Et comme par miracle, dans un nouvel élan
S'avancent triomphalement nos fiers régiments.
La victoire de la Marne rentrera dans l'Histoire
Gravée sur nos drapeaux pour la France et sa gloire (bis).(Refrain)
(RETOUR)
LETTRE DU GENERAL COMMANDANT L'ECOLE
Coëtquidan, le 25 janvier 1985
Saint-Cyriens, Polytechniciens, Elèves officiers de réserve, Elèves commissaires, tous différents par vos origines comme par vos formations respectives, vous êtes réunis pour former le 3° Bataillon de l'Ecole Spéciale Militaire depuis quatre mois.Enrichis de vos différences, vous avez, à l'occasion d'activités communes, forgé à votre niveau l'unité du corps des officiers de l'Armée de Terre, image de notre Nation.
Il y a soixante dix ans, le 5 septembre 1914, débutait la Bataille de la Marne que vous avez choisi d'honorer ce soir et qui marquait de façon éclatante la résolution de la FRANCE face à l'invasion allemande.
Devant les drapeaux dans les plis desquels s'inscrit en lettres d'or "La Marne 1914", devant nos camarades britanniques qui nous rappellent l'engagement de leur corps expéditionnaire, je vous demande ce soir, de méditer sur les qualités morales des combattants de la Marne qui ont réussi à arrêter, à contre-attaquer et à vaincre l'adversaire.
Souvenez-vous de ces officiers, sous-officiers et soldats, d'active et de réserve comme vous, qui ont gagné leur combat en faisant preuve des plus belles vertus militaires, d'abnégation, de courage, d'héroisme et d'esprit de sacrifice.
Puissiez vous, Messieurs les Aspirants, puiser dans cet exemple la fierté et la joie de servir, vous forger une force de caractère égale à celle des combattants de la Marne, c'est ce que je vous souhaite ce soir, à vous les artisans des victoires futures.
Bon vent !
signé : Général de BELLECOMBE (RETOUR)
LETTRE DU COMMANDANT DU 3° BATAILLON
Coëtquidan, le 10 janvier 1985
Messieurs les Aspirants de la promotion "Victoire de la Marne",
En quelques mois de présence à Coëtquidan, vous avez reçu une formation militaire et générale qui vous permettra, dans quatre jours, d'occuper, pour la majorité d'entre vous, une fonction d'officier, chef de section.
Les cadres du 3° Bataillon ont surtout essayé de vous transmettre la foi qui les anime dans l'exercice du métier des armes et de vous montrer l'importance du rôle de l'officier.
Vous mêmes avez fait preuve d'une grande disponibilité. Votre richesse, individuele et collective, fut notre satisfaction.
Je forme, pour tous, des voeux sincères de réussite en corps de troupe, en école et pour l'avenir plus lointain.
signé : Lieutenant-colonel ZELLER
Les satisfactions d'une existence laborieuse et tranquille sont grandes. Mais l'attraction du grand air et du dépassement de soi est supérieure encore : face au calcul et à l'intérêt, place au dynamisme et au naturel !
Notre monde est bien trop sérieux ; il mène une vie dangereusement constipée. Dès lors, en tant qu'acteurs de demain, et riches des leçons d'aujourd'hui, nous devons donner du style à l'avenir qui s'annonce.
Renouvelons toujours ces qualités de quatre mois passés ensemble : enthousiasme et don de soi, volonté et insouciance de notre jeunesse. Assurément, nous trouverons ainsi grand plaisir à vivre une époque qui sera notre oeuvre.
signé : E.O. MAILLOT (RETOUR)
LE 3° BATAILLON ET SES VORACES (par compagnie)
Les noms en rouge sont ceux des Saint-Cyriens, qui constitueront plus tard la Monclar.
5° Compagnie : Capitaine DEVAUX / Adjudant-chef DENIS
- 1° Section : Capitaine BOLOT / Adjudant-chef RUBINI *
* : Bertogli peut fournir à ceux qui seraient intéressés les adresses du LCL BOLOT et de l'ADC RUBINI. L'adresse e-mail de Jean-Philippe se trouve dans le "Bulletin promo" de ce site.
ANTOUNE Marie-Noëlle
HENROTTE Philippe
AUBOIN Nicolas
JOCKERS Bruno
BERTOGLI Jean-Philippe
LE BOUTEILLER Ivan
BEZARD Max
LEMOINE François-Xavier
BOURRET Thierry
L'HOSTIS Philippe
BOUSMAT Rachid
MAILLOT Paul
CAPOT Bruno
MALATERRE Pierre-Olivier
DAUTREY Pierre
PATUREAU MIRAND Guy
DAVOINE Eric
PEHOURCQ Jean-Marc
DE CHIVRE Thibault
STRICKER Pierre
DE MAUPEOU Stanislas
TEISSIER Jerome
DE MERITENS Isabelle
TOLLU Christophe
GIRARD Patrick
VILLIAUMEY François
HOUDET Brice
- 2° Section : Capitaine GUILLET / Adjudant GUILLAUME
- 3° Section : Capitaine DELERUE / Adjudant PAPOT
La 5/3- 4° Section : Capitaine SARRAZIN / Adjudant GILBERT
6° Compagnie : Capitaine COULLOUMME-LABARTHE / Capitaine CHATROUSSE / Adjudant GUILLOTTE
- 1° Section : Capitaine RICHARD / Sergent-chef MILLOT
ACHARD Hubert
LANDRY Frédéric
BESSE Dominique
LAURENT François
BRETT Jean-Gabriel
LEAO Denis
CHARRIE Jean-Luc
LECLERC DE HAUTECLOQUE Gauthier
COLLET Patrick
MARIE-JEANNE Philippe
DAVID François
MIENVILLE Jacques
DE BISSCHOP Benoît
NEAU Olivier
DE CHABOT Eric
REBOURG Bruno
DIARD Jean-Michel
ROSENBERG Joël
DU ROURE François-Xavier
STABLO Denis
GAUNEAU Gilles
TISSIER Hubert
GLISES DE LA RIVIERE Arnaud
VERDENNE Vincent
GUINARD Didier
ZIEGLER Pascal
HAMEURY François
ZIMMERMANN Paul
- 2° Section : Capitaine MESSIERS / Aspirant FLEURY
BEGUER Jean-Jacques
HUGUET Gilles
BLERIOT Nicolas
JOLY Bruno
BRESSON Bruno
LEJEUNE Philippe
CLEREN Paul
LEMAIRE Max
DESFORGES Bernard
NOUREAU Jean-Christophe
DIARRASSOUBA Bakary
PELLICOT Luc
DORANDEU Michel
PICARD Jean-Marc
FATZ Jean
PALU Charles
FAYET Bertrand
PORTE Didier
FEST Denis
RIT Emmanuel
FRALON Pascal
SAYOU Michel
FRANCE Jean-Luc
SCHIFFER Bruno
GAUDINO Frédéric
SIBOULET Olivier
GOURNAY Patrick
- 3° Section : Capitaine CODACCIONI / Sergent-chef GUILLEMAUT
ADLOFF Stéphane
KEMPF Olivier
ALEXANDRE Olivier
LAKIN Richard
BERTRAND Pierre
LUKASZEWSKI Pierre
BIBARD Didier
MALLASSINET Christophe
BLANCHARD Didier
MORELLI Stéphane
BOUCHET Guy
MOUNIER Fabien
BOURGEOIS Dominique
MULTON Pierre-Henri
CAYET Thierry
PIGAMO Frédéric
DARRICAU Gilles
ROCHE Thierry
DEVESA Jean-Marc
ROUHARD Jean-Luc
ESCOLANO Gérard
TOURTOIS Charles-Michel
EYMARD Frédéric
VERSTRAETE Eric
GASSIER Michel
ZONZON Bertrand
GRAFTIAUX Pascal
- 4° Section : Capitaine de SAINT SERNIN / Adjudant TENSORER
ARNAL Philippe
LECORGUILLE François
AVOUAC Jean-Philippe
LEOTHAUD Gille
BULCOURT Olivier
LONCA Daniel
CASANOVA Nicolas
MARCHAND Thierry
D'USSEL Denis
MARIE Jean-Christophe
DAVADIE Philippe
MELLERIO Hugues
DE BOUVIER Lionel
MERLINGE Hervé
DEMESY Bruno
N'DIAYE Meissa
DE MOULINS DE BEAUFORT Frédéric
NGAU Visette
DEVOUGE Renaud
PEUCELLE Nicolas
FERRON Thierry
ROBIEUX Vincent
GUIGON Bertrand
SORBA Antoine
HAMEL Marc
SILVESTRE Philippe
JAVOY Didier
7° Compagnie : Capitaine HOUDET / Capitaine BENETEAU / Adjudant-chef VERHEYDEN
- 1° Section : Capitaine CARPENTIER / Adjudant CAILLON
- 2° Section : Capitaine MORACHE / Adjudant TOMBETTE
- 3° Section : Capitaine PFIMLIN / Sergent-cehf MEPHANE
- 4° Section : Lieutenant BETH / Sergent-chef ROCHE(RETOUR)
LA VICTOIRE DE LA MARNE - LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
- LES FORCES EN PRESENCE
- LA BATAILLE DE LA MARNE
- LES TAXIS DE LA MARNE(RETOUR)
La Première Guerre mondiale commença par la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie, le 28 juillet 1914. Par le jeu des alliances, les principales puissances européennes furent entraînées, dès le début, dans la guerre. D'un côté, les puissances dites de l'Entente (France, Grande-Bretagne, Russie, Belgique, Serbie, Monténégro) et de l'autre les puissances dites Centrales (Allemagne, Autriche-Hongrie, Turquie). A partir de 1915, la guerre deviendra mondiale.
En France, l'ordre de mobilisation générale, lancé le 1er août 1914, à 15h45, sur l'insistance du Général JOFFRE, fut effectif le dimanche 02 août à 00h00. L'Allemagne déclara la guerre à la France, le 03 août 1914, avec début des hostilités à 18h15.
- Les forces françaises :Le dispositif français alignait cinq armées fortement constituées et un groupe de divisions territoriales, échelonnés dans l'ordre suivant :
- Ière Armée (Général DUBAIL), de Belfort à Lunéville,
- IIème Armée (Général de CASTELNAU), de Lunéville à Toul,
- IIIème Armée (Général RUFFEY) sur la Meuse jusqu'à Verdun,
- IVème Armée (Général de LANGLE de CARY), en réserve entre Sainte-Menehould et Commercy,
- Vème Armée (Général LANREZAC) du nord de Verdun à Mézières,
- les divisions de réserve (Général VALABREGUE) dans la région de Hirson,
- Un groupe de divisions territoriales (Général d'AMADE) dans la région de Lille.Dans l'hypothèse de l'intervention de l'Angleterre, la B.E.F. devait se concentrer dans la région de Maubeuge. L'ensemble des forces était commandé par le généralissime JOFFRE.
- Les forces allemandes :L'Allemagne mit en ligne contre la France sept armées sur les huit qu'elle avait mobilisées. Le généralissime était VON MOLTKE, neveu du vainqueur de 1870.
Le total des forces était impressionnant, une centaine de divisions (environ 1 700 000 hommes). La plus forte armée jamais mise en ligne. Ce fut un véritable raz-de-marée qui s'abattit sur notre armée.
Un écrivain américain, RICHARD HARDING DAVIS, qui assista au défilé de la Ière Armée (VON KLUCK) à Bruxelles, le 20 août 1914, le décrit d'une manière saisissante :"L'infanterie marchait en chantant "Deutschland über alles", et les bottes ferrées marquaient la cadence. J'ai vu souvent passer de grandes armées, elles étaient faites d'hommes. Celle-ci était une machine, infinie, inlassable, délicate comme une montre, brutale comme un rouleau concasseur. Elle était l'organisation la plus parfaite des temps modernes et sa seule fin était de tuer. Le défilé dura trois jours et trois nuits."NB : la Ière Armée comprenait :
- II°, III°, IV°, IX° Corps d'Armée d'active,
- III°, IV° Corps d'Armée de réserve.
Dans ses mémoires, JOFFRE fait très justement remarquer que :
"La rivière Marne n'a joué qu'un rôle épisodique dans la bataille. Le nom de la victoire de la Marne a été donné après coup par le haut commandement, parce que l'action s'est déroulée d'une façon générale dans la vallée de la Marne et de ses affluents (Ourcq, les deux Morin, Ornain) et que cela a paru le meilleur moyen de synthétiser le théâtre de la bataille."En fait, il n'y a pas eu une bataile de la Marne mais une suite de batailles que l'on peut répartir en quatre grandes actions distinctes :
- une offensive allemande en direction de Neufchâteau à la fois des deux côtés de Verdun et qui fut brisée par la défensive des II° et III° Armées,
- une offensive allemande en direction du sud, dans le but de percer le centre de la ligne française constituée par les IV° et IX° Armées,
- une offensive française, lancée par GALLIENI en direction de l'Ourcq dans le flanc de l'aile droite allemande. Elle força VON KLUCK à replier ses quatre Corps d'armée d'active, créant un vide entre les I° et II° Armées allemandes,
- une offensive franco-anglaise, avec la V° Armée et la B.E.F. (Maréchal FRANCH). Elle déclencha le repli général des forces allemandes entre Paris et Verdun.La journée du 08 septembre 1914 :
Les troupes anglaises, continuant lentement leur progression, forçaient le Petit-Morin et commençaient à s'enfoncer entre les I° et II° Armées allemandes. Sous la pression, VON BÜLOW fut forcé de replier son aile droite, augmentant la cassure entre les deux armées. Il lança, en même temps, une attaque sur le front de la IX° Armée, à La Fère-Champenoise. Des combats acharnés eurent lieu à Mondement et dans les marais de Saint-Gond.
A l'est, le Général SARRAIL repoussait toutes les attaques de l'armée du Konprinz entre Verdun et Bar-Le-Duc. Les Allemands firent des efforts considérables pour tourner notre armée en attaquant le fort de Troyon sur les hauts de Meuse, mais sans succès. L'armée du Général de CASTELNAU (défenseur de Nancy) tint bon et enraya l'offensive. Le soir du 08 septembre, la situation était favorable à l'Armée française.Nos troupes avaient partout repris l'initiative et la formidable machine de guerre allemande était stoppée et commençait à reculer. Le Général VON KLUCK écrivit, dans son ouvrage La marche sur Paris :
"Durant les cmbats de septembre, le succès tactique fut du côté allemand ; mais le succès stratégique, quoique limité, revint à l'ennemi car il put obliger le commandement suprême allemand à regrouper complètement son armée à l'ouest. La valeureuse VI° Armée française Maunoury, lancée le 04 septembre, par le Général GALLIENI, à l'attaque contre la I° Armée, obligea les corps de la I° Armée à des manoeuvres difficiles et compliquées."Le 08 septembre, GALLIENI se rendit compte que la victoire était à nous. "Pour obtenir un succès décisif, en enveloppant l'aile droite allemande, il faut prolonger la ligne de bataille vers le nord et couper les communications de KLUCK et de BÜLOW." (Mémoires de GALLIENI). Mais, au moment où il va demander à JOFFRE deux nouveaux corps d'armée pour pousser jusqu'au bout la manoeuvre qu'il a conçue, GALLIENI reçoit un télégramme du généralissime : le commandement en chef lui retirait le commandement de l'Armée Maunoury.
A bout de forces, il n'a plus le courage de recommencer à parlementer pour imposer son plan. Totalement écoeuré, il ne se consacrera plus désormais qu'à sa tâche de gouverneur militaire de Paris. "Les instructions du général JOFFRE eçues le 8 dans la matinée et m'informant qu'il se réservait de donner directement ses ordres à la VI° Armée, vinrent couper court à toutes mes intentions et à toutes mes initiatives." (Mémoires de GALLIENI).
JOFFRE attendit une année pour citer à l'ordre de l'Armée son ancien chef de Madagascar...
Les taxis de la Marne font partie du patrimoine légendaire de la Grande guerre. L'évènement s'est déroulé dans la nuit du 07 au 08 septembre 1914.
GALLIENI, insufflant à tous ses subordonnés la farouche résolution qui le brûlait, restait attentif à l'évolution de la bataille. Il avait fait rassembler 700 taxis parisiens à Sevran, Livry et Gagny pour acheminer la 14° Brigade d'infanterie (103° et 104° RI) appartenant à la 7° DI, en renfort sur Nanteuil-le-Haudouin, où la poussée ennemie était très forte. La 13° Brigade (101° et 102° RI) fut acheminée par chemin de fer. En tout, c'est seulement cinq bataillons de 800 hommes qui ont été "taxitransportés", dans cette nuit historique, à 50 km au nord-est de Paris. Nous pensons que cela a frappé les esprits, malgré la faiblesse de l'effectif transporté, parce qu'à cette époque les transports de troupes par véhicules automobiles étaient peu courants.