SAINT-CYR![]()
LE DRAPEAU
" Il faut avoir été soldat, il faut avoir passé la frontière et marché sur les chemins qui ne sont pas ceux de la France, il faut avoir été éloigné du pays, sevré de toute parole de la langue qu'on a parlée depuis son enfance ; il faut s'être dit pendant des journées de fatigue que tout ce qui reste de la Patrie absente, c'est ce lambeau de soie aux trois couleurs françaises qui claque là-bas au centre du bataillon, il faut n'avoir dans la fumée de la bataille, d'autres points de ralliement que ce morceau d'étoffe déchirée pour comprendre et sentir tout ce que contient dans ses plis cette chose sacrée qu'on appelle le DRAPEAU.
Le Drapeau, c'est, contenu dans un seul mot, rendu palpable dans un seul objet, tout ce qui fut, tout ce qui est, la vie de chacun de nous, le foyer où l'on naquit, le coin de terre où l'on grandit, le premier sourire d'enfant, la mère qui nous berça, le père qui nous gronde, la première larme, les espoirs, les rêves, les chimères, les souvenirs ; c'est toutes les joies à la fois, enfermées dans un seul nom, le plus beau de tous, la PATRIE.
Le Drapeau, c'est l'honneur du régiment, ses gloires, ses titres, flamboyants en lettres d'or sur ses couleurs foncées qui portent des noms de victoire. C'est comme la conscience des braves gens qui marchent à la mort de ses plis, c'est le devoir dans ce qu'il y a de plus sévère et de plus fier, représentant ce qu'il a de plus grand, une idée flottante dans un étendard.
Aussi, étonnez-vous qu'on l'aime, ce Drapeau parfois en haillons et qu'on se fasse, pour lui, trouer la poitrine ou broyer le crâne."
J. CLARETIE
DECORATIONS DU DRAPEAU DE L'ECOLE SPECIALE MILITAIRE DE SAINT-CYR
LEGION D'HONNEUR
CROIX DE GUERRE 1914-1918
"L'Ecole Spéciale Militaire, par la valeur et l'héroïsme des officiers qu'elle a formés, a consacré au cours de la Grande Guerre sa longue tradition de sacrifices à la Patrie et a justifié d'éclatante façon sa devise glorieuse :
"Ils s'instruisent pour vaincre"
CROIX DE GUERRE 1939-1945
"Fidèle à ses traditions de dévouement à la Patrie, de courage, de discipline et d'honneur, l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr a brillamment formé des officiers qui, alliant à leur compétence technique un sens du devoir poussé jusqu'au sacrifice de leur vie, ont répandu sans mesure leur sang sur les champs de bataille de Syrie, du Maroc, de la Deuxième Guerre Mondiale et d'Indochine ; a donné à la France une pléiade de grands chefs qui ont su conduire la Nation à la Victoire. A ainsi hautement mérité de la reconnaissance du Pays."
CROIX DE GUERRE DES TOE
"L'Ecole Spéciale Militaire Interarmes, fidèle à la tradition de dévouement absolu à la Patrie, n'a cessé de former depuis la Libération de jeunes promotions animées d'une foi ardente qui, aux côtés de leurs anciens ont servi et continuent à servir avec héroïsme sur les champs de bataille d'Extrême-Orient."
"Elle a ainsi contribué, au prix du sacrifice de près de huit cents des siens, à maintenir haut le prestige du Pays et à sceller l'Union Française par le plus éclatant des témoignages : celui du sang."
"Elle a bien mérité la reconnaissance de la Nation."
HISTOIRE DE LA "SPECIALE"
Saint-Cyrien de 1812Foi dans l'avenir mais héritage d'un passé glorieux. L'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr honora ceux qui l'ont unie à jamais à l'Histoire de France.
Le 03 juillet 1808, 483 élèves de l'Ecole Spéciale Impériale Militaire quittaient Fontainebleau pour Saint-Cyr. L'Empereur avait choisi la vieille Maison Royale de Saint-Louis, celle des "Demoiselles de Maintenon" comme cadre de la grande école d'officiers que des guerres incessantes rendaient nécessaire. Sous le commandement du Général Bellavène, les Saint-Cyriens se virent confier le premier drapeau de l'Ecole. Presque simultanément, les premiers d'entre eux tombaient pour la France.
La Spéciale survécut à la chute de l'Empire, forgeant peu à peu ses traditions : en 1827, est baptisée pour la première fois une Promotion. En 1851, à l'occasion de la venue de la reine Victoria, le Saint-Cyrien prend sa tenue légendaire, col, bandes et parements bleu de ciel, plumet rouge et blanc - le Casoar -.
Lorsque sonna l'heure de la Revanche, l'Ecole Spéciale Militaire était prête à écrire une de ses plus belles pages de gloire. Ainsi la Promotion Montmirail prêta, le 31 juillet 1914, le serment de monter à l'assaut en casoar et gants blancs. Son exemple devait rester dans l'histoire.
La Seconde Guerre Mondiale éprouva plus encore la Spéciale, mais elle réussit à vaincre l'adversité et à renaître de ses cendres. Aux jours sombres de l'Occupation, l'Ecole gardait intactes ses traditions et les élèves officiers leur vocation.
La Libération donnait un nouveau visage à la Spéciale : ce fut l'implantation à Coëtquidan, en 1945, puis l'essai de différentes solutions quant au recrutement des élèves officiers. En 1961, l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr retrouvait son nom.
Au total, plus de 55 000 anciens se sont instruits pour vaincre et l'Ecole, ainsi que l'indique la croix de guerre 1939-1945, n'a cessé d'être "fidèle à ses traditions de dévouement à la Patrie, de courage, de discipline et d'honneur".
Le poème "La Gloire" veut qu'un Saint-Cyrien mourant ait baptisé le casoar immaculé du sang de ses blessures. Qui sait s'il ne fut pas l'un de ces 10 000 Saint-Cyriens morts pour la France, au champ d'honneur...
HISTOIRE DU G.U. Jusqu'en 1845, l'uniforme des Saint-Cyriens resta identique à celui de l'infanterie de ligne.
Puis on admit que Saint-Cyr, qui était un corps d'élite, devait avoir son propre uniforme. C'est donc en 1845, sous Louis-Philippe, que l'Uniforme de Saint-Cyr, tel qu'il est actuellement, apparut. Dès 1832, le pantalon garance remplace le pantalon bleu.
Dès 1845, la tunique est de drap de Bleu de Roy accolée de bleu de ciel avec grenades en soie jaune. Le pantalon a une bande bleu de ciel, les épaulettes sont de laine écarlate et les shakos bleu de ciel.
Ce n'est qu'en 1855 que le "G.U." se complète du fameux plumet rouge et blanc, arboré en l'honneur de la reine Victoria, princesse de Galles.
VAINCRE, GLOIRE, SAINT-CYR, HONNEUR Sur le monument du Vieux Bahut (Saint-Cyr l'Ecole) était inscrit :
Lors des bombardements alliés sur la France en 1944, l'Ecole ne fut pas épargnée et toute la partie gauche du monument s'écroula. Il ne resta que quelques pierres où l'on pouvait lire, comme un défi :
VAINCRE
GLOIRE
SAINT-CYR
HONNEURSaint-Cyr, ce sont ces quatre mots...
Pour en savoir plus :
http://perso.wanadoo.fr/jerome.chimenton/saint-cyr.html